À deux, c'est mieux

Au cours des dernières années, plusieurs recherches ont été menées sur l’élevage des génisses laitières de remplacement. Un constat clair en émane : il y a de nombreux avantages à élever les veaux en paire, ou en petits groupes, plutôt qu’individuellement. Voici donc un résumé des principaux bénéfices liés à cette pratique.

Avant le sevrage, les veaux élevés en paire consomment significativement plus de moulée, soit près de 50% de plus, que les veaux élevés seuls. Comme la quantité de moulée consommée est importante pour déterminer le moment propice au sevrage (voir Quand doit-on sevrer les veaux? sur notre blogue), il s’agit d’un avantage indéniable.

Aussi, le stress lié au sevrage est moins important chez les paires. Pour arriver à une telle conclusion, les chercheurs ont calculé le nombre de fois où les génisses beuglent durant les jours suivants le sevrage. Les génisses élevées en paire vocalisent près de 3 fois moins souvent.

Après le sevrage, les veaux placés en groupe suite au sevrage consomment de la moulée beaucoup plus rapidement, au moins 5 fois plus, s’ils ont été élevés en paire. De plus, ils consomment plus de moulée que les veaux élevés individuellement et leur gain de poids est conséquemment significativement plus élevé dans les 14 jours suivants le sevrage.

Également, la néophobie, soit la peur de ce qui est nouveau est beaucoup plus importante chez les génisses élevées individuellement. En effet, lorsqu’on présente un nouvel aliment à un veau élevé seul, il en consomme beaucoup moins que les veaux élevés en paire.

Finalement, les capacités d’apprentissage des veaux élevés en paire sont supérieures. Ils comprennent beaucoup plus rapidement comment s’alimenter et s’adaptent plus facilement à un changement dans leur environnement.

Pour maximiser ces avantages, il faut que les génisses soient regroupées dès leurs premiers jours de vie. Lors du regroupement en jeune âge, il faut faire attention à l’âge des partenaires. Idéalement, elles doivent être du même âge, pour éviter la compétition. Si ce n’est pas possible, il faut s’assurer que le jeune veau soit capable de boire au biberon facilement avant de le jumeler à un veau significativement plus vieux.

Quand on y pense bien, la majorité des étables pourrait emboîter le pas à l’élevage en paire, moyennant des travaux peu coûteux. Il est aussi important de savoir que le fait de voir d’autres veaux, tel qu’exigé par proAction, n’est pas suffisant et ne procure pas les avantages de l’élevage en paire.

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Références :

Dre Nina von Keyserlingk, Dairy Cattle Welfare : Calves, transition cows, and cow comfort, conférence présentée lors du congrès de l’AMVPQ, Rivière-du-Loup, 23 septembre 2017.

De Paula Vieira et al. 2010. Journal of Dairy Science. 93 :3079-3085

Costa et al. 2014. Journal of Dairy Science. 97 :7804-7810

Meagher et al. 2015. PloS ONE. 10 :e0132828