Rares sont ceux qui n’ont pas entendu parler de biosécurité dans les derniers mois. En effet, il semble que ce terme soit à la mode présentement dans le milieu agricole. Plusieurs articles, conférenciers et médecins vétérinaires en parlent, mais êtes-vous vraiment en mesure de dire ce que c’est exactement? Les quelques lignes qui suivent devraient remédier à la situation.
Commençons par une définition simple : La biosécurité se définie comme toute mesure entreprise dans le but de prévenir l’introduction des maladies infectieuses ou d’en limiter la propagation au sein même du troupeau ou vers d’autres troupeaux. Donc, que fait-on pour empêcher l’introduction d’une maladie dans notre troupeau? Si une maladie entre quand même dans le troupeau, comment fait-on pour empêcher que tous les animaux ou les humains l’attrapent? Comment fait-on pour ne pas transmettre cette maladie aux troupeaux voisins?
Qu’est-ce qui fait qu’on entend plus parler de biosécurité ces temps-ci? Il y a plusieurs facteurs impliqués. Voici les principaux :
Tout d’abord, l’intensification de la production, notamment de la production laitière. Le nombre d’animaux dans chaque troupeau augmente, les achats d’animaux aussi. Il y a de plus en plus d‘intervenants impliqués dans la gestion de la production. Le nombre d’employés sur les fermes augmentent. Il y a donc beaucoup plus de risques dans un tel contexte pour la propagation des maladies, ce qui justifie la mise en place de procédures liées à la biosécurité.
De plus, les frontières ne sont plus les mêmes qu’il y a quelques années. Nous vivons dans un contexte de mondialisation où les gens et les animaux voyagent facilement d’un pays à l’autre, leurs maladies également. La crise de la vache folle à la fin des années 1990 au début des années 2000 constitue un bel exemple de maladie ayant des répercussions sur la planète entière.
Dans les dernières années, plusieurs maladies, qu’on appelle émergentes, sont apparues dans les élevages. Le secteur porcin a été durement touché par ce type de maladie, mais les autres productions ne sont pas à l’abri. La dernière maladie émergente en lice dans les élevages laitiers du Québec est Salmonella dublin. Sa multirésistance aux antibiotiques et la possibilité de transmission aux humains justifient la mise en place de plan de biosécurité.
La société évolue et nos valeurs aussi. Nous sommes de plus en plus préoccupés par le bien-être animal et l’usage judicieux des antibiotiques. Prendre des mesures pour que moins d’animaux ne tombent malades, avec la vaccination par exemple, est tout à fait dans l’air du temps.
Finalement, s’intéresser à la biosécurité deviendra nécessaire pour répondre aux exigences de l’industrie. En effet, un volet biosécurité dans proAction sera mis en place en septembre 2019. Ce sera l’occasion pour tous les producteurs laitiers de mettre en place un plan de biosécurité.
Nous aurons l’occasion de reparler biosécurité avec vous avec la mise en place de la Campagne de sensibilisation au sujet de la biosécurité visant Salmonelle dublin par le MAPAQ. Restez à l’affût!
Source : Paradis, Marie-Ève. Parlons biosécurité. Disponible au www.amvpq.org